Avec son corps massif, trapu et sa grande taille, la carpe est sans aucun doute, le cyprinidé le plus connu de France. On note des variations importantes de la forme et du nombre écailles entre les souches sauvages et domestiques ; en général : corps allongé entièrement recouvert d’écailles pour les premières et corps plus haut, nombres et disposition des écailles variables pour les deuxièmes. Une variété ne porte aucune écaille : la carpe cuir. La bouche protractile est munie de 4 barbillons sensoriels. Elle possède une nageoire dorsale longue dont le premier rayon est rigide dentelé et coupant. La couleur d’ensemble de la carpe s’approche du brun doré ou cuivré avec une teinte plus foncée sur le dos et le ventre jaune.
Intérêt pêche:
Même si on peut la capturer traditionnellement en utilisant toutes les techniques de pêche au coup la carpe fait l’objet d’une pêche spécifique nécessitant l’emploi de matériels électroniques et d’appâts conçus strictement pour la recherche de ce poisson. La puissance de la carpe et le combat qu’elle livre au bout de la ligne occasionnent de véritables passions. Les pécheurs de carpe, souvent exclusif, passent des week-ends voire des semaines entières dans la recherche de poissons trophées.
C’est la seule espèce que l’on a le droit de traquer la nuit (no kill intégral ; cf réglementation)
A noter qu’ il est interdit de transporter vivantes les carpes de plus de 60 cm.
Caractéristiques:
Elle est très largement répandue en France métropolitaine excepté en Bretagne et dans le Nord
Taille : en général 50 à 70 cm ; jusqu’à 1 m
Poids : couramment 5 à 10 kg ; les plus gros sujets peuvent dépasser 30 kg
Longévité : contrairement aux idées reçues, elle dépasse rarement 20 ans dans la nature, jusqu’à 40 ans en captivité.
Habitat:
Préférant les eaux chaudes et calmes, la carpe est un poisson typique des cours inférieurs des rivières et des eaux stagnantes (étangs, marais, bras-morts, …). Elle supporte une légère salinité de l’eau et préfère zones à fonds vaseux et riches ne végétation. Elle fait partie des espèces qui supportent le mieux les faibles concentrations en oxygène dissous dans l’eau
Alimentation:
La carpe est omnivore. A l’aide de sa bouche protractile, elle recherche, en fouissant dans le sédiment, différents invertébrés et débris végétaux qu’elle détecte grâce à ses barbillons. Cela dit, opportuniste, elle sait tirer partie d’autres ressources alimentaires comme par exemple le pain que l’on distribue aux canards domestiques. Elle s’alimente très peu lorsque l’eau est froide.
Comportement:
Grégaire, elle vit en bancs mais les plus vieux individus ont tendance à s’isoler. Elle effectue des migrations transversales afin de gagner les zones peu profondes à l’époque du fraie.
Reproduction:
La reproduction a toujours lieu dans des zones riches en végétation, peu profondes, les prairies inondées étant choisies préférentiellement lorsqu’elles sont accessibles. Une température de l’ordre de 18 °C est nécessaire (de mai à juillet sous nos latitudes). La femelle dépose plus de 100 000 ovocytes par kilo de poids qui vont adhérer à la végétation. Compte tenu de la température de l’eau, l’éclosion est rapide. Les alevins se détachent de leur support quelques jours après.
Facteur limitant:
Aucun d’un point de vue biologique. On peut citer toutefois la présence d’un trafic ciblé sur les plus gros individus. En effet, l’économie liée à la capture de grosses carpes a pris une importance telle que certains gestionnaires de plans d’eau n’hésitent pas à « voler » ces individus pour augmenter l’attractivité de leurs sites de pêche. Un poisson trophée peut valoir plusieurs milliers d’euros.